Tuer le temps | correspondance entre le Midwest américain et l’Ouest parisien #1

Tuer le temps est une correspondance ouverte, entre le Midwest et l’Ouest parisien.
Des lettres en images proposées par Mélissa Boucher et des échos en texte par une mystérieuse V.
Cette proposition s’inscrit dans le projet d’édition photographique à venir, It all just happened, autour d’un voyage dans le Midwest par Mélissa dans le cadre de la résidence photo « looking for Paris, Texas and Beyond » de l’ambassade américaine à Paris.

| Tous les dimanches de décembre, suivez cette correspondance sur OAI13. Toutes les photos © Mélissa Boucher, texte par V.





Le début d’un voyage

Commencer les pas photographiques comme on commence ses pas artistiques.
Un regard, un rivage, une forêt.
Celle de Julien Gracq peut-être ? Comme le photographe, éternellement sur un balcon, posté, à l’affût.
A l’affût des images, qui changent, qui intriguent.
Peut-être que c’est ça le début du voyage artistique…

Je repense au Balcon en Forêt ? Tu en as vu (lu) un en fait ?
Voilà un extrait.
Il inaugurera sans doute la suite, ouvrant une petite porte pour la suite des pas…
Perdus ou non.
« Pour la première fois peut-être, se disait Grange, me voici mobilisé dans une armée rêveuse. Je rêve ici — nous rêvons tous — mais de quoi ? »

V.





Imprimés et exprimés

Impressions et expressions. J’ai reçu ton image.
Plus une impression qu’une expression. Tout se joue dans le tissu.

Tout se joue dans le fil brodé des idées. Je repense à une phrase de Jean Perdrizet, tu connais ? L’inventeur de la langue T. Un créateur aussi, d’art brut surtout, mais aussi d’une langue universelle.
Il écrit : « Penser, c’est broder le fil des idées ».
L’universalité, c’est peut-être l’alliance de tous les imprimés, de tous les exprimés, de toutes les manières de dire.
En tout cas, ta dernière image m’évoque ça. Une alliance ténue, un fil rouge, entre photographié et imprimé, entre cousu et aperçu.

Je ne dis rien de Voltaire. Ou alors si. Parce que tout de même Voltaire…
Lui aussi il avait quelque chose à dire de l’imprimé. Si je pouvais, je te donnerai De l’horrible danger de la lecture, un texte de lui, construit sur des procédés d’antiphrase qui, sous couvert d’accuser le procédé d’imprimerie, en fait, en fait l’éloge.

Mais allez, juste une citation de lui, une quote comme on dirait chez toi, une sorte d’idée qui m’est venue et qui fait sens tu verras :
« Cette facilité de communiquer ses pensées tend évidemment à dissiper l’ignorance, qui est la gardienne et la sauvegarde des États bien policés. »

V.

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