Cinéma : Good Kill de Andrew Niccol - Avec Ethan Hawke et January Jones - Par Sand




Le commandant Tommy Egan est pilote de chasse dans l’armée américaine, mais il ne vole plus. Il fait la guerre en Afghanistan depuis Las Vegas, dans un container. Finis les combats sur le terrain, trop coûteux en vies américaines, la première puissance mondiale tue ses ennemis à distance : Tommy dirige des drones, ces petits avions télécommandés, invisibles, embusqués dans le ciel lançant des missiles sur les dangereux présumés terroristes. Le monde a changé, l’armée américaine aussi…






Le sujet est original : est-on toujours un soldat quand on ne se bat plus « en vrai », qu’on abat des cibles humaines distantes de milliers de kilomètres, de manière si irréelle que l’on croirait être dans un jeu vidéo ? Disparue l’adrénaline du combat qui sert de témoin d’humanité : un ordre, 10 secondes, impact, Good Kill (dans le mille) et on compte les cadavres encore en flamme.
Que fait-on lorsqu’on est pris dans un cas de conscience et que se battre pour son pays ne représente plus rien. Un simple exécuteur aux ordres de la CIA ? Soldat ou assassin ?
Ce sont les questions qui tournent en boucle dans la tête Ethan Hawke, qui peu à peu, perd contact avec sa famille, sombre dans l’alcoolisme, remet en cause le fondement même de son engagement en tant que soldat, dans cette guerre qui semble sans issue.




Le spectateur est touché par l’absurdité, la cruauté du commandement, tout en comprenant que les "dommages collatéraux" sont parfois inévitables, irrésistible escalade dans l’horreur. Soldat et assassin, vengeurs de pertes américaines et créateurs de futurs terroristes. Inextricable.
Rongé par les affres de culpabilité, Ethan Hawke, s’enlise… et malheureusement le film avec lui, ne se détachant jamais des questionnements. Si la découverte de cette unité de combat de drones est passionnante, un regard plus extérieur, convergeant à celui du soldat, eut apporté plus de profondeur au sujet et peut-être permis de nous interroger sur la possibilité d’échapper au système…



Quoi qu’il en soit, de par sa conscience, Good kill apporte un joli contrepoids à American Sniper qui s’affranchissait totalement d’une certaine morale, bien calfeutré dans l’habituel costume de sauveur de l’humanité.
Un bon film qui aurait pu pousser beaucoup plus loin la réflexion.
Good Kill de Andrew Niccol Sortie le 22 avril 2015 Avec Ethan Hawke, January Jones, Zoe Kravitz, Bruce Greenwood


Passionnée par le 7ème art, Sand est chroniqueuse cinéma pour le blog collaboratif Belle et Cultivée depuis près de trois ans. Vous pouvez la retrouver quotidiennement sur son fil Twitter. Appréciant aussi bien les films d'auteur que les blockbusters, elle porte un regard aigu et éclairé sur les productions actuelles. Verbe haut et plume acérée, ses chroniques sauront vous séduire par la qualité de leur analyse, leur bonne humeur contagieuse. Avec Sand, partage est le grand mot.







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