Liberté, Egalité, Fraternité #588

Hi,

C’est assez étrange de reprendre le blog, l’écriture après ce qui s’est passé. Je n’ai pas souhaité prendre la parole avant ici car je ne voulais rien écrire sur le coup de la colère ou m’exprimer maladroitement. Cet article avec ces photos était à propos de bien autre chose mais voilà…

Comme pour le 11 septembre, je me souviendrai toujours de ce que j’étais entrain de faire. C’était tout bête. J’étais au marché, mon vendeur de fruits favoris venait de m’offrir une grosse poignée de tomates en plus de tout ce que j’avais déjà acheté pour une bouchée de pain. Puis je suis allée à la boulangerie et c’est la boulangère qui me l’a appris quand j’ai plaisanté sur les bruits des girofards. Je vis dans le 20eme, ce n’est pas très loin, c’était l’itinéraire de beaucoup de voitures de Police mercredi et ça n’a plus arrêté jusqu’au milieu de l’après-midi. Je suis sortie à peine 30minutes.

J’ai toujours du mal à reprendre les choses que j’ai laissé avec légèreté, avec liberté. Cependant, il est essentiel de continuer, de montrer qu’ils n’ont pas gagner, que nous ne sommes pas terrorisés, apeurés. Au contraire, nous sommes unis et nous nous devons de continuer à vivre pour montrer à quel point ils ont tords, à quel point ils ne peuvent pas nous contrôler. Nous sommes libres, nous sommes libres de nous exprimer.

Si pour beaucoup La Marseillaise semble appropriée pour ce qu’elle symbolise en terme d’unité en France, son contenu m’apparaît décalé, triste et étrange pour exprimer mes pensées. J’ai choisi ce poème de Paul Eluard à la place :

Liberté.

Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom

Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom

Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom

Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom

Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom

Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom

Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté.

Paul Eluard, Au rendez-vous allemand (1945)


Jeans – Mango (similaire ici ou là)

Pull – H&M dispo (similaire ici)

T-shirt – Souvenirs (que l’on devine…)

Bottines – André (Similaire ici ou là)

Manteau – Sud Express

N’oublions pas non plus le terme de Fraternité dans « les trois marches du perron suprême » (V.Hugo), le sens et la force du nous sont encore plus essentiel en ce moment. Soyons unis, ne nous arrêtons pas de vivre, montrons que nous sommes forts et qu’ils n’ont pas gagné. Je vous envoie toutes mes amitiés <3

à très vite

PS: pas de commentaire sur ma tenue, je pensais faire une parenthèse plus légère pour que l’on puisse souffler un peu, j’avais rédiger quelques petits trucs pour sourire mais l’envie n’est pas encore revenue… je reviens dimanche et vous souhaite un bon weekend.

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