Lucie

Le grand bouleversement


Deux mille quatorze aura été une année bizarroïde à plus d'un titre. Je me rappelle d'un tweet, posté par moi-même il y a plusieurs mois (années ?), dans lequel je disais : "J'aime tellement écrire ! Si un jour j'arrête de bloguer, c'est qu'il y a un gros souci." (un truc dans le genre). Quand on regarde le nombre d'articles publiés ici l'année passée, on ne peut pas nier qu'il s'est passé tout un tas de choses qui ont considérablement freiné ou brimé ma passion 'bloguesque'... Petit retour en arrière.

# Juillet 2014
Après des mois de silence (problèmes familiaux, grosse déprime, 0 envie), je suis de retour sur le blog, mue par une motivation du tonnerre (ben oui, mine de rien, bloguer est une activité chronophage mais très addictive). Cela n'a pas duré bien longtemps à mon grand désarroi (et sans doute au tien aussi... enfin je crois)... Je t'ai quittée le 18 juillet sur mes prouesses capillaires : mon tie and dye homemade dont je n'étais pas peu fière. Ce que je ne savais pas encore c'est que, 2 jours plus tard, un petit être allait élire domicile dans mon ventre (mode niaiserie : On).


Avoir un enfant, en voilà une drôle d'idée !! Surtout quand on me connaît dans la vraie vie. Me marier a déjà été une très grande étape (une étape que j'ai attendue avec impatience) mais fonder une famille n'a jamais été une fin en soi pour moi. Je n'en ai jamais ressenti l'envie pendant les 28 premières années de ma vie. A la limite, c'était plutôt le genre de choses qui me faisaient fuir (et les témoignages de femmes confessant leur absence d'envie de devenir mère me rassuraient - "Ouf, je ne suis pas une extraterrestre."). Bref, Monsieur BG commençait à avoir gentiment peur en me voyant si peu enthousiaste à ce sujet.

Et puis un jour, ne me demande pas pourquoi ni comment, j'ai eu un déclic. "Et si nous faisions un bébé ?" ai-je dit à Monsieur BG. Il a fait 3 tours dans son slip le pauvre. On a réfléchi (oui, ça nous arrive)... On s'est demandés si nous étions prêts à accueillir un petit bout (psychologiquement et financièrement aussi - oui, c'est con, mais faut y penser quand-même). L'idée a fait son bout de chemin dans nos esprits respectifs et, finalement, nous n'avons pas eu à attendre bien longtemps. Nous avions prévu notre mini lune de miel à Disneyland le 20 juillet. Ben le 20 juillet, après seulement 2 essais - en juin et en juillet donc (désolée pour les détails, je sais qu'ils sont facilement dispensables, mais j'ai envie de tout écrire pour le coup), bébé était déjà là. Ça, nous ne le savions pas encore en partant voir Mickey.


Néanmoins, je n'ai pas tardé à me rendre compte qu'il se passait quelque chose de bizarre. De retour de Disney (des étoiles plein les yeux et des crampes plein les gambettes), j'ai ressenti une grosse fatigue. Chose commune quand on va voir Mickey me diras-tu (ce qu'il est fatiguant celui là ! En général, il me faut 1 semaine pour m'en remettre). Mais là, je ne sais pas, c'était bizarre. Goût de fer dans la bouche, nausées - mais très légères les nausées - le soir et petites douleurs dans le ventre. J'ai laissé courir, me disant que c'était moi qui me créait ces symptômes (chose que j'avais déjà faite en juin d'ailleurs), espérant secrètement que notre 2ème essai bébé ait été fructueux.

# Août 2014
J'aurais donc pu reprendre le blog peu après mon retour me feras-tu remarquer. Oui, j'aurais pu. Mais c'était sans compter sur les vacances de Monsieur BG. Quand il est à la maison, j'ai du mal à passer mes après-midis à faire des photos et à passer mes nuits à écrire (je galère à écrire la journée). Je me suis donc donné 15 jours (grosso modo) avant de revenir à mon clavier...


Et puis, dans la nuit du 7 ou 8 août 2014 (oui, c'est du précis !), j'ai fait un rêve vraiment très étrange. Le genre de rêve qui paraît particulièrement réaliste et qui vous chamboule. J'ai rêvé que j'étais enceinte. J'avais quoi... 1 jour de retard (détail glamour, quand tu nous tiens) mais je me suis réveillée persuadée que j'attendais un petit bébé. Ni une ni deux, j'ai missionné Monsieur BG pour qu'il aille acheter un test de grossesse à la pharmacie. J'ai fait le dit test. Avec Monsieur BG on a attendu comme des couillons dans la cuisine, flippant notre race, lui essuyant la vaisselle, moi le cul sur les marches de l'escalier, pensive, partagée entre l'envie et l'appréhension... J'ai laissé le machin à pipi agir tout seul dans la salle de bain et quand je l'ai récupéré, la peur au ventre, j'ai découvert que le résultat était positif. Monsieur BG a cru à une blague. Je lui ai mis le test sous le nez (pas trop près hein ! Hum la bonne odeur). On s'est regardés. On s'est retrouvés tout neuneus. Heureux bien sûr, mais quand-même sur les fesses. "Bon, ben on dirait bien qu'on va devenir parents."

Inutile de te dire qu'on n'a pas vraiment réalisé. On a attendu la 1ère échographie pour réaliser (donc bien des mois plus tard). On ne savait pas trop quoi faire. Ne pas s'emballer (on n'est pas à l'abri d'une erreur, d'une fausse couche ou que sais-je encore). Et à qui l'annoncer, quelles démarches effectuer ? C'est vraiment l'inconnu. Et puis l'inconnu rempli de joie et d’insouciance ("Tu te rends compte Doudou ?", "Non ? Moi non plus...", "C'est quand-même magique quand on y pense.") est vite devenu l'enfer... Ma pause "bloguesque" s'est transformée en disparition totale de la circulation. A la mi-août, alors que je n'étais même pas enceinte d'1 mois, j'ai été terrassée (oui, c'est bien le mot) par tous les maux de grossesse.

# Septembre 2014
# Octobre 2014
# Novembre 2014
Disons que je n'imaginais pas qu'il était possible d'être aussi malade à cause d'une grossesse. Je ne suis pas totalement idiote. Bien sûr que j'avais entendu parler des nausées "matinales", de la fatigue, des insomnies, des douleurs au dos, des brûlures d'estomac, des maux de tête, des sinusites chroniques et tout le tralala. Sauf que moi, j'ai eu droit à tout ça puissance 1000. De quoi me faire déchanter et me faire détester (non je n'ai pas honte de l'écrire) la grossesse.


Pour résumer, je n'ai pas vu le jour (littéralement) pendant presque 4 mois. J'ai découvert que les nausées n'avaient rien de "matinales". Chez moi, elles étaient là 24 heures sur 24 et elles se sont vite transformées en vomissements quotidiens. Impossible de manger malgré une faim qui me tenaillait l'estomac jour et nuit. Tout me dégoûtait et rien ne passait. Avaler 2 fourchettes de nouilles était une grande victoire. Encore fallait-il pouvoir garder ça dans l'estomac. L'angoisse à chaque repas. Je ne te parle pas des odeurs... Tout et n'importe-quoi me faisait tirer au cœur (l'odeur du placard à boîtes de conserve, la lessive, le savon - j'ai du acheter des produits sans parfum pour pouvoir me laver - quand j'en avais la force et le courage, soit 1 fois par semaine en gros, etc). Impossible de me brosser les dents non plus. J'ai bien cru que j'allais finir avec la dentition de Jacquouille la Fripouille. J'ai coupé mes cheveux parce que laver ma longue tignasse était devenu un supplice. Monsieur BG a même acheté un tabouret pour que je puisse me doucher assise.

Bloguer est vite devenu le cadet de mes soucis. Mon ordinateur est resté éteint des mois durant. Je suis tombée dans la déprime et l'angoisse permanentes. L'angoisse parce que je ne mangeais plus et donc je maigrissais à vue d’œil. Ayant de base une morphologie très mince (voire maigre, ne nous voilons pas la face), je me suis retrouvée squelettique (tu vois Bella dans Twilight 4 ? Bah voilà, j'étais un peu comme ça en fait) et apathique. Je suis tombée sous la barre des 46 kilos et j'avais ma dose de culpabilité, me disant que je ne fournissait pas à mon bébé de quoi avoir une croissance digne de ce nom. Je me sentais déjà "mauvaise mère". Sans parler du fait que Monsieur BG devait tout faire à la maison. J'ai bien essayé de sortir faire les courses. A chaque fois j'ai été à 2 doigts du malaise, devant poser mes fesses dans le rayon PQ ou sur les packs de cannettes de Coca pour reprendre des forces (une fois, y a même un mec de la sécurité qui est venu à ma rescousse, me trouvant chelou, probablement). Et puis la vue de tous ces aliments... (le rayon produits laitiers était le pire de tous). J'ai donc vite abandonné l'idée (The Walking Dead à Auchan, ce n'était pas possible) et je suis restée alitée 90% du temps, chialant ma race (excuse-moi l'expression), me sentant totalement inutile.

Durant ces 4 premiers mois de grossesse, il y a quand-même eu des moments de bonheur. Si si ! La 1ère échographie en fait partie. Entendre le cœur de son bébé pour la première fois, ça vous fiche dans un état indescriptible. Tout prend son sens. Quand on vous dit que tout va bien, que la croissance est normale et que vous voyez sur l'écran un petit nez, une bouche, des mains et des pieds qui s'agitent, ça vous fout une claque. Oui, c'est pour de vrai ! Bébé est bien là même si ça ne se voit pas (trop) encore. Il y a aussi les premiers mouvements ressentis dans le ventre. Cela devient tout de suite plus concret et ça vous fait prendre votre mal en patience (entre 2 crises de pleurs).

# Décembre 2014
Il m'aura fallu attendre la fin novembre (pour les prémices) et le mois de décembre (véritablement) pour pouvoir refaire surface et réintégrer le monde des vivants. J'ai profité de ce 5ème mois de grossesse pour rattraper tout ce que je n'ai pas pu faire pendant les 4 mois précédents.


L'appétit est revenu progressivement, les forces et le moral avec. Monsieur BG et moi avons entamé les démarches pour acheter notre maison à nous et je me suis penchée sur le cas des vêtements de grossesse (mon ventre prenant de plus en plus d'ampleur pour mon plus grand bonheur), des vêtements pour bébé (même si, en grande superstitieuse, j'ai longtemps préféré attendre avant d'acheter), des cours de préparation à l'accouchement et... surtout, le choix du prénom (toujours en cours de recherche/négociation intense avec Monsieur).

En parallèle, j'ai refait mon apparition (de façon progressive) sur les réseaux sociaux, aussi bien sur Twitter que sur Instagram (les trucs accessibles via mon portable - allumer mon ordinateur pour y découvrir les milliers de mails en suspens étant encore au-dessus de mes forces) pour enfin te dire que non, je n'avais pas été enlevée par Tic et Tac durant cet été 2014. Je n'ai pas voulu annoncer ma grossesse de suite (toujours par superstition et aussi parce que j'étais trop malade pour m'en réjouir en public) mais les messages inquiets me provenant en masse m'ont fait me bouger les fesses (décidément, on ne parle que de derrière dans cette article !) et il a bien fallu que je t'explique le pourquoi de cette absence inexpliquée.

C'est avec un plaisir non dissimulé (mais aussi avec beaucoup de culpabilité - due au fait que je n'ai jamais pu publier ou, tout au moins, donné de mes nouvelles pendant les 4 mois difficiles) que j'ai partagé l'heureuse nouvelle. Les retours m'ont fait chaud au cœur. Vraiment. Et bien que je n'aie pas envie de tout étaler sur la place publique (et je ne le ferai certainement pas à l'avenir parce que la vie de mon bébé n'a pas à être publique - cet article est une exception qui me paraît nécessaire pour tout expliquer), je n'ai pas hésité à t'annoncer que Monsieur BG et moi avions le bonheur d'attendre une petite fille. Bref, décembre a été un super mois de bout en bout (magie de Noël et tout ce qui va avec en prime).

# Janvier 2015
Et puis 2015 a pointé le bout de son nez, les angoisses liées à l'accouchement avec. La pêche que j'avais eue en décembre est vite repartie je ne sais où et la fatigue a fait son grand retour. Je dors peu la nuit, je fais 36 siestes par jour et les rendez-vous s'enchaînent. L'accouchement, prévu mi-avril, me fait flipper au possible (malgré les cours) et j'ai l'impression que c'est déjà demain. Sans parler de l'appréhension en ce qui concerne l'"après"... Le début de cette nouvelle vie qui nous attend, Monsieur BG, Dexter (je le prépare psychologiquement au fait qu'il ne sera plus le roi de la maison) et moi.


Malgré tout, l'envie de bloguer m'est revenue de façon étonnante. Elle est revenue quand j'ai commencé à m'intéresser de nouveau au maquillage. Je ne me suis pas maquillée pendant 5 mois et tout ce qui était lié de près ou de loin à ça ne m'intéressait plus le moins du monde (en fait, plus rien ne m'intéressait du tout dans mon état comateux). J'ai fait le sous-marin sur mes blogs préférés, me remettant peu à peu à la page (y avait du boulot). J'ai découvert qu'il était appréciable de prendre son temps pour lire les articles et regarder les vidéos des copines plutôt que d'avoir tout le temps le nez plongé dans son blog à soi. Ça fait réfléchir aussi.

Concernant Beauty & Gibberish, je voulais reprendre avec un nouveau design, histoire de me faire pardonner (et aussi pour marquer le coup). J'ai vite réalisé que j'avais les yeux plus grands que l'ordi et que je n'avais pas le courage de me prendre la tête sur la conception d'une nouvelle bannière et d'un nouveau thème dans mon état de femme enceinte jamais satisfaite. En prenant les photos pour ce billet, j'ai aussi réalisé que mes capacités étaient assez limitées en matière de production de contenu. 3 photos prises et j'étais déjà à 2 doigts de m'affaler par terre, la langue pendante ("De l'eau, apportez-moi de l'eauuuuu !!!"), essoufflée comme une dinde (glou glou ! Non ça ne s'arrange pas là haut dans ma tête). Je vais donc y aller en douceur, lentement mais sûrement (d'autant plus que je déménage dans 1 mois et que je vais devoir me pencher sur l'épineux problème des cartons en parallèle).

Mais oui, vraiment, ça fait du bien d'être de retour ici (même si je me prends des myriades de coups de pied dans le ventre pendant que j'aligne gaiement mes phrases sur le clavier). To be continued... (mode niaiserie : Off).


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