Le policier était photographe


Cet article fait partie du dossier de la semaine du 09.02.15 : La police, derrière et devant l’objectif

Au fil du temps, la police a appréhendé le médium photographique dans ses missions quotidiennes. La photo comme preuve du réel est devenu un indispensable de la panoplie de l’enquêteur. Mais, au contact d’un appareil photo, certains représentants de l’ordre ont développé un véritable talent artistique. Où quand le policier devient un artiste…

Texte par Laurent Onde.

Policiers portraitistes

Au début du XXème siècle, la police comme la société découvre la photographie. Elle s’empare très rapidement de cette technologie révolutionnaire. En fixant sur plaque de verre ou négatif, les policiers gardent une trace fiable des éléments de l’enquête : scène de crime ou identité du suspect. Cette photographie d’identité judiciaire est un exercice rigoureux. Souvent de face puis de profil, une plaque d’identification pendue au cou, il s’agit de fixer une identité visuelle d’une personne venant d’être arrêtée. A Sydney, dans les années 1920, un véritable artiste se trouve derrière l’objectif. Par sa gestion de la lumière, son sens du cadrage, la recherche du décor et l’expression du sujet, il arrive à faire de cette procédure photographique réglementée un véritable exercice de style artistique. Ses images font plus penser à des portraits de mode qu’à des photos judiciaires. Et il arrive à rendre sympathiques certains malfrats. Une prouesse !


via ©The Sydney Justice & Police Museum



Le policier artiste du quotidien

En Suisse, un policier pas comme les autres a fini par entrer sur le marché de l’art. Ornald Odernatt est entré en 1948 dans le corps de Police du canton de Nidwald. Il passe sa carrière à photographier les scènes quotidiennes qu’il rencontre lors de ses missions : scènes de crime, vie de gendarmerie, accidents de la route,… Au fil de sa carrière, il rassemble une matière photographique riche et diversifiée. Ses images font preuve d’une spontanéité créative et d’un sens du cadrage allié à une recherche esthétique. A sa mort, le marché de l’art s’empare de ses œuvres. Du laboratoire de la gendarmerie locale, elles terminent sur les cymaises des galeries. Un grand écart réussi !





L’instagrammer

Vivant avec son temps, la Police d’aujourd’hui découvre dans les années 2000, les réseaux sociaux. L’institution s’empare de ses nouveaux moyens de communication. Twitter est l’outil préféré en France : profil de la Préfecture de police ou celui de la Police nationale. Mais en matière de communication, l’image est souvent plus efficace que les mots. Les sites de partage de photos deviennent donc le terrain de jeu de la police. À travers le monde, beaucoup de départements de police se retrouvent sur Instagram : à New York, Toronto, Washington ou même Dubaï. Mais certaines polices locales suivent l’esprit créatif (voire récréatif) d’Instagram. Ainsi, la police de la capitale islandaise Reykjavik vaut vraiment le détour. Drôle et décalé, il donne une image plutôt sympathique des forces de l’ordre et donc plus proche de la population.


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